La Nueva Ola



Romances, Luis Miguel (WEA, 1997). Le troisième album de boléros de Luis Miguel est le plus réussi. Son style s’est affirmé et les arrangements de l’argentin Bebu Silvetti son d’une concision impressionante. C’est pour moi le meilleurs disque de variété du monde.

Fina Estampa, Caetano Veloso (Polygram, 1994). Arrangé par l’ancien collaborateur d’Antonio Carlos Jobim, Jacques Morelenbaum, c’est un album tout en douceur et rafinements.

Lágrimas Negras, El Cigala & Bebo Valdés (Ariola, 2003). Coincidence heureuse du flamenco et de la musique cubaine.

Tinta Roja, Andrés Calamaro (Dro Atlantic, 2006). Une voix et une guitare pertinentes qui semblent dépoussiérer les enregistrements de Carlos Gardel.
Evaristo, Octobre 2006


0 comments

Louis Armstrong


What A Wonderful World (Compilation, BMG).
Louis Armstrong & Duke Ellington
(ref.).
Louis Armstrong & Oscar Peterson (ref.).
Evaristo, janvier 2006
0 comments

The Essential Michael Jackson


Depuis quelques années, Sony Music a lancé une collection d’anthologies de ses artistes vétérans (Bruce Springteen, Bob Dylan, Sly & The Family Stone… ) sous le titre The essential. Profitant de l’issue favorable du procès de l’artiste, la maisons de disque publie The Essential Michael Jackson, qui retrace en deux CDs la brillante trajectoire du roi de la pop, depuis ses débuts avec les Jackson 5.
C’est la troisième compilation de l’artiste en seulement deux ans. Number Ones rassemblait plus ou moins ses numéros un américains et anglais en solo, souvent dans des versions tronquées pour la radio. The Ultimate Collection, plus vraisemblablement dirigé aux fans, offrait une sélection de son parcours en quatre disques, agrémentée d’inédits intéressants, mais avec aussi beaucoup de lacunes.
The Essential est plus pertinente. Elle regroupe tous les grands singles de MJ, depuis “I want You Back” avec les Jackson 5 jusqu’à “You Rock My World” issu de Invincible, en passant par les super tubes de Thriller, de Bad et de Dangerous. Dans son édition européenne, on y retrouve des singles un peu moins connus mais non moins excellents comme “Can You Feel It” avec les Jacksons, “Another Part Of Me” (Bad), “In the Closet” (Dangerous) ou encore “They Don’t Care About Us” (History).
Évidemment, le dénominateur commun de cette compilation étant la mémoire collective, c’est à dire le succès des ventes, on pourra y regretter l’absence de véritables chefs d’œuvres moins connus comme “Stranger In Moscow” (History), “Morphine” (Blood On The Dance Floor) ou encore “Unbreakable” (Invincible), véritable tube, sacrifié par les “affaires” de ces dernières années. Mais pour cela il faudrait un Best Of et non un Greatest Hits!
0 comments

Antonio Carlos Jobim

  1. Antonio Carlos Jobim: composer réunit trois de ses premiers disques comme chanteur: The Wonderful World of Antonio Carlos Jobim (1964), arrangé par Nelson Riddle, avec de magnifiques enregistrements de A felicidade, Ela é carioca (malheureusement ici en anglais) et Samba do avião. Love, Strings and Jobim (1966) et A Certain Mr. Jobim (1967) sont un peu moins intéressants.
  2. Francis Albert Sinatra & Antonio Carlos Jobim (Reprise, 1967) est aussi l’un des meilleurs Sinatra. Le seul défaut est que les chansons sont en anglais.
  3. Elis & Tom (Phillips, 1974) est le disque légendaire que Elis Regina et Antonio Carlos Jobim ont enregistré en 1974 dans les studios de la MGM en Californie. Elis Regina était alors l’une des meilleures chanteuses brésilienne et Jobim, qui l’accompagne ici au piano électrique, était déjà le meilleur songwriter du monde (Getz/Gilberto en 1964, The Legendary João Gilberto en 1958 et Francis Albert Sinatra & Antonio Carlos Jobim en 1967). On y trouve de superbes versions des chansons Aguas De Março, So Tinha De Ser Com Voce, Triste, Brigas Nunca Mais et Por Toda A Minha Vida (entre autres merveilles). Il vient d’être réédité l’année dernière par le label Trama, en version remastérisée cd et dvd audio 5.1.
  4. Urubu (Warner, 1975), avec Claus Ogerman est un peu sirupeux, mais contient Ligía, Bôto et Correnteza.
  5. Terra Brasilis (Warner, 1980) est un double, arrangé par Claus Ogerman, avec des anciennes et des nouvelles chansons (Two kites).
  6. Inédito (BMG Ariola, 1995). Réalisé en famille et entre amis en 1987, ce double album est resté longtemps inédit. Production chaleureuse (Wave, Sabía) et intime (Sucedeu assim, Eu sei que vou te amar).
  7. E convidados (Verve, 1993) est une bonne compilation pour découvrir Jobim. On y trouve la version brésilienne de Samba do avião, la sublime Luiza avec Edu Lobo (Edu & Tom, Polygram, 1981), la chanson du film Gabriela (RCA, 1983) et le mémorable duo Saudade de Bahia avec Dorival Caymmi, tiré de Caymmi visita Tom (Elenco, 1965).Ela é cariocaEla é carioca

  8. Antonio Brasileiro (Columbia, 1994) est le dernier disque de Jobim interprète. La production est somptueuse. Il y a des chansons récentes qui valent la peine comme Piano na Mangueira (samba de carnaval), Planet Green (Earth Song) ou Querida (Trénet-chanson).
Evaristo, février 2005


0 comments

10 chansons


Que reste-t-il de nos amours?
(Charles Trénet)
C’est la chanson nostalgique par excellence. Les versions de référence sont l’originale et celle en concert (sur le disque Le récital) de Trénet et celle de João Gilberto sur l’album João. Il existe une version en anglais sous le titre I wish you love, chantée entre autre par Sinatra; mais les paroles anglaises trahissent le sens original, mélancolique et mystérieux.

Wave (Antonio Carlos Jobim)
D’après la phrase du petit prince de Saint Exupéry: On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux. Il n’existe malheureusement pas de versión idéale de Wave. La meilleure est celle de João Gilberto sur l’album Amoroso, un peu trop noyée à mon goût dans les violons. C’est une chanson difficile à interpréter, très complexe au point de vue mélodique, rythmique et harmonique.

Besame mucho
C’est l’histoire imparable d’un adieu: embrasse-moi fort car peut être que demain je serais loin, très loin d’ici. J’en connais beaucoup de versions mais aucune définitive: mais est-ce bien la peine puisque je l’aie dans la tête? On peut quand même écouter João Gilberto la chanter dans João Gilberto en mexico. Il y a aussi Antonio Machin.

À la claire fontaine
Je ne sais pas d’où elle vient ni quel âge elle a. C’est une superbe mélodie et j’aime le mélange d’eau et d’amour: c’est le comble de la sensualité. Je n’en connais pas non plus d’enregistrement remarquable. Claude François l’a enregistrée dans une version pop pas si mal.

Syracuse (musique de Henri Salvador, paroles de Bernard Dimey)
C’est un livre de photos de voyages sur une mélodie raffinée. C’est une bossa nova française. J’en connais deux superbes versions: l’originale de Henri Salvador et celle d’Yves Montand. La meilleure est peut être celle de Montand.

Vete de mi
C’est ne me quittes pas à l’envers: vas-t’en car tu es trop bien pour moi. Chantée rageusement par le chanteur cubain Bola de Nieve, accompagné de son piano comme d’un fauve, ou doucement pleurée dans un hamac par Caetano Veloso dans son disque en espagnol Fina estampa, c’est le bolero du désespoir. Mieux: de l’espoir que l’on rejette violemment parce qu’on s’en trouve indigne. Vas-t’en, ne t’arrêtes pas à regarder les branches du rosier qui se fanent sans donner de fleurs.

I’ve got you under my skin (Cole Porter)
C’est la meilleure chanson interprétée par Sinatra dans son disque légendaire Songs for swinging lovers. Ce n’est pas une chanson triste mais plutôt une prière: le pont ressemble à une chanson de gospel.

Billie Jean (Michael Jackson)
Il y a des chansons qui ne peuvent exister que grâce à un enregistrement. Je ne suis pas sur que Let it be soit une aussi bonne chanson que sa version par les Beatles. Je croyais que Billie Jean était également collée à sa version originale, celle de Thriller, jusqu’au jour ou je l’ai entendu chantée par Caetano Veloso accompagné de sa guitare et par quelques percussions dans une version bossa nova, dépouillée de sa ligne de basse et de ses artifices. D’ailleurs, Quincy Jones qui n’aimait pas cette ligne de basse, avait essayé d’en dissuader Michael.

Les feuilles mortes (paroles de Jacques Prévert, musique de Joseph Kosma)
En écrivant les dialogues du chef d’œuvre de Marcel Carné (pléonasme) Les portes de la nuit, Jacques Prévert a demandé à Joseph Kosma d’écrire une mélodie que tout le monde croirait avoir déjà entendu. N’est-ce pas la recette d’une chanson à succès? Yves Montand en est l’interprète idéal, notamment sur le disque Le Paris de Yves montand.

Something (George Harrison)
Vous êtes vous demandé quelle était la plus belle chanson des Beatles? Pas leur meilleur single, mais la chanson qui tenait le mieux la route à travers différentes interprétations. Il y a Hey Jude, magnifiquement interprétée par Wilson Pickett, qui rivalise avec l’original. J’ai choisi Something parce que la version de Shirley Bassey prouve que c’est un grand standard - à l’américaine, comme ceux de Cole Porter et de Gershwin.

(à suivre...)
Evaristo, mars 2005
0 comments

György Ligeti


Concerto pour violoncelle / Lontano / Double concerto pour flûte & haubois / San Francisco Polyphony de György Ligeti
(Wergo, 1989) est le disque ideal pour découvrir un des musiciens majeurs de la musique contemporaine. Ce compositeur autrichien d'origine hongroise s’est inspiré de différentes musiques ethniques pour développer son propre style à base de polyrythmie et de micro-polyphonie (polyphonie à partir de micro intervales, plus petits que le demi-ton).
Works for piano
de György Ligeti, avec Pierre-Laurent Aimard au piano (Sony Classical, 1997). Ligeti est à mon avis l’un des compositeurs actuels les plus intéressants pour le piano.
Evaristo, février 2005
0 comments

Pierre Boulez


...explosante-fixe... de Pierre Boulez (Deutsche Grammophon, 1996) est l’œuvre la plus accessible et la plus mélodique du compositeur vient d’être réédité dans un superbe digipack.
Répons de Pierre Boulez (Deutsche Grammophon, 1996).
Sur incises de Pierre Boulez (Deutsche Grammophon, 1996).
Evaristo, février 2005
0 comments

João Gilberto

  1. Chega de Saudade / O Amor, O Sorriso E A Flor / João Gilberto (Odeon Brasil, 1959-60-61) sont les trois albums rassemblés sur le CD O mito ou The Legendary João Gilberto. C’est le recueil des premières versions des chansons emblématiques de la bossa nova, interprétées par son meilleur ambassadeur, João Gilberto, chanteur perfectionniste jusque dans sa douceur. On y découvre les futur classiques de Jobim comme Chega de Saudade, Desafinado, Samba de uma nota só, Insensatez, O Amor Em Paz, Corcovado ou encore A Felicidade mais aussi d’autres chansons devenues des standards comme Manha de Carnaval, O pato ou O Barquinho.
  2. Getz/Gilberto (Verve, 1963) est la rencontre au sommet des trois plus importants artistes de la bossa à leur meilleur moment: João Gilberto au chant et à la guitare, Antonio Carlos Jobim au piano et Stan Getz au saxo. Ce disque contient les fameuses versions de Garota de Ipanema, Desafinado et Corcovado. Ce sont aussi les débuts de Astrud Gilberto.
  3. João Gilberto En Mexico (Orfeon, 1970) est peu connu. Il contient quelques chansons en espagnol comme Besame Mucho.
  4. João Gilberto (Polydor Brasil, 1973) (l’album blanc). Très dépouillé, avec des versions longues des chansons, un peu dans le style des enregistrements publics, il contient Aguas de março, Izaura, E Preciso Perdoar et la magnifique Eu Vim Da Bahia.
  5. Amoroso (Warner/WEA Brasil, 1977), arrangé par Claus Ogerman, bien qu’un peu trop noyé dans le mixage des violons contient la plus belle chanson de tous les temps (selon moi, bien sûr), Wave, ainsi que d’autres merveilles.
  6. Brasil (Warner, 1981). Édité sur le même CD que Amoroso, Brasil est un disque collectif avec Caetano Veloso, Gilberto Gil et Maria Bethania, un peu trop sucré à mon goût. Le meilleur : la version de Brasil.
  7. João (Polydor, 1991). L’avant dernier album en studio de Gilberto est plus samba et chanson que bossa et ne contient aucune chanson de Jobim mais une version superbe de Que reste-t-il de nos amours?
  8. João Voz E Violao (Mercury, 1999/Verve, 2000). La voix est fatiguée. Ou peut être est-ce la prise de son ou le mixage. Pour la première fois l’étincelle ne s’allume pas dans ce disque.
  9. João Gilberto In Tokyo (Verve/Universal Classics, 2004). Beaucoup mieux que le précédant, on retrouve ici la magie du chanteur. Bossas et sambas.
Evaristo, février 2005
0 comments