10 chansons


Que reste-t-il de nos amours?
(Charles Trénet)
C’est la chanson nostalgique par excellence. Les versions de référence sont l’originale et celle en concert (sur le disque Le récital) de Trénet et celle de João Gilberto sur l’album João. Il existe une version en anglais sous le titre I wish you love, chantée entre autre par Sinatra; mais les paroles anglaises trahissent le sens original, mélancolique et mystérieux.

Wave (Antonio Carlos Jobim)
D’après la phrase du petit prince de Saint Exupéry: On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux. Il n’existe malheureusement pas de versión idéale de Wave. La meilleure est celle de João Gilberto sur l’album Amoroso, un peu trop noyée à mon goût dans les violons. C’est une chanson difficile à interpréter, très complexe au point de vue mélodique, rythmique et harmonique.

Besame mucho
C’est l’histoire imparable d’un adieu: embrasse-moi fort car peut être que demain je serais loin, très loin d’ici. J’en connais beaucoup de versions mais aucune définitive: mais est-ce bien la peine puisque je l’aie dans la tête? On peut quand même écouter João Gilberto la chanter dans João Gilberto en mexico. Il y a aussi Antonio Machin.

À la claire fontaine
Je ne sais pas d’où elle vient ni quel âge elle a. C’est une superbe mélodie et j’aime le mélange d’eau et d’amour: c’est le comble de la sensualité. Je n’en connais pas non plus d’enregistrement remarquable. Claude François l’a enregistrée dans une version pop pas si mal.

Syracuse (musique de Henri Salvador, paroles de Bernard Dimey)
C’est un livre de photos de voyages sur une mélodie raffinée. C’est une bossa nova française. J’en connais deux superbes versions: l’originale de Henri Salvador et celle d’Yves Montand. La meilleure est peut être celle de Montand.

Vete de mi
C’est ne me quittes pas à l’envers: vas-t’en car tu es trop bien pour moi. Chantée rageusement par le chanteur cubain Bola de Nieve, accompagné de son piano comme d’un fauve, ou doucement pleurée dans un hamac par Caetano Veloso dans son disque en espagnol Fina estampa, c’est le bolero du désespoir. Mieux: de l’espoir que l’on rejette violemment parce qu’on s’en trouve indigne. Vas-t’en, ne t’arrêtes pas à regarder les branches du rosier qui se fanent sans donner de fleurs.

I’ve got you under my skin (Cole Porter)
C’est la meilleure chanson interprétée par Sinatra dans son disque légendaire Songs for swinging lovers. Ce n’est pas une chanson triste mais plutôt une prière: le pont ressemble à une chanson de gospel.

Billie Jean (Michael Jackson)
Il y a des chansons qui ne peuvent exister que grâce à un enregistrement. Je ne suis pas sur que Let it be soit une aussi bonne chanson que sa version par les Beatles. Je croyais que Billie Jean était également collée à sa version originale, celle de Thriller, jusqu’au jour ou je l’ai entendu chantée par Caetano Veloso accompagné de sa guitare et par quelques percussions dans une version bossa nova, dépouillée de sa ligne de basse et de ses artifices. D’ailleurs, Quincy Jones qui n’aimait pas cette ligne de basse, avait essayé d’en dissuader Michael.

Les feuilles mortes (paroles de Jacques Prévert, musique de Joseph Kosma)
En écrivant les dialogues du chef d’œuvre de Marcel Carné (pléonasme) Les portes de la nuit, Jacques Prévert a demandé à Joseph Kosma d’écrire une mélodie que tout le monde croirait avoir déjà entendu. N’est-ce pas la recette d’une chanson à succès? Yves Montand en est l’interprète idéal, notamment sur le disque Le Paris de Yves montand.

Something (George Harrison)
Vous êtes vous demandé quelle était la plus belle chanson des Beatles? Pas leur meilleur single, mais la chanson qui tenait le mieux la route à travers différentes interprétations. Il y a Hey Jude, magnifiquement interprétée par Wilson Pickett, qui rivalise avec l’original. J’ai choisi Something parce que la version de Shirley Bassey prouve que c’est un grand standard - à l’américaine, comme ceux de Cole Porter et de Gershwin.

(à suivre...)
Evaristo, mars 2005
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